marcadet  


Le poisson, de par ses écailles, sa peau et les jeux de transparence et opacité, de textures, de brillance et de matité liées, est un animal naturellement orné. Des motifs s’y dessinent et lui permettent de scintiller, de parader et se cacher. Il est déjà défini par un champ lexical lié à la représentation et à l’image. Il concentre à la fois attirance et répulsion de par sa finesse, son goût possiblement fort et son odeur prégnante. Met de choix pour certain, de pur dégoût pour d’autres, il peut être considéré de façon radicalement antagoniste.
En reconstruisant des scènes absurdes, parfois étranges, par l’imitation et le détournement des matériaux, le kitsch permet d’aborder cette contradiction dans des festins plus vraiment frais. Il en résulte une série de scènes reproduisant des plats cuisinés et des services de table autour du poisson et de ses différentes recettes. Des matières récupérées ou fabriquées (polyméthacrylate, broderies de perles ou sequins, objets usuels...)  évoquent cet aliment central ainsi que les accessoires et ingrédients qui l’accompagnent, composant des natures mortes fictives et narratives.

2017 — 2019
réalisé avec Mario Simon Lafleur